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Assumons-nous!
Chronique, mai 2007
Comme les pyjamas, tous les goûts sont dans la nature! Certains préfèrent le pyjama classique en flanelle à petites fleurs bleues pales, d’autres ne jurent que par le chic, uni et caressant satin, d’autres choisiront le petit mini sexy et d’autres encore opteront pour le pyjama rigolo, rose nanane avec des grenouilles fluos à couronne de roi. Qui a le plus de goût? Celui qui respecte sa personnalité! Non, mais imagineriez-vous Louis-José Houde dans le pyjama en satin bourgogne ou Mario Dumont dans le rose nanane à grenouilles? Quelle horreur! L’important, dans les pyjamas, les goûts et l’art, c’est de respecter notre nature, notre personnalité, notre « moi profond ». Et c’est ce qui fait la richesse de notre monde! Imagineriez-vous tous les québécois ne portant que la flanelle à fleurs bleues? Quelle platitude! C’est pourquoi il est si important, pour l’amour de la vérité comme pour la richesse de la diversité, que nous choisissions toujours de respecter ce que nous sommes. Pour un artiste, cela se traduit par le libre choix du médium, le choix de la toile (ou support), le choix du format et surtout, le choix du sujet. Ne demandons pas à Clémence Desrochers de faire du faire du Marcelle Ferron, ni à Tex Lecor de réaliser un Borduas. À chacun sa palette, ses instruments, son style, son originalité et... son pyjama! Chantal Reichel Assumons-nous, Chronique, Communiqu’Art mai 2007 Mais non, mais si...
Ah non, ah non, ah non, je ne le peux pas! Pourquoi pas? Mais voyons donc, je n’y arriverai jamais! Il faut se faire confiance. Je sais… mais non, j’un un blocage, c’est irréalisable. Ah si, tu le peux, tu as relevé bien d’autres défis auparavant! Pas celui-ci! Allons, un petit effort. Non; je m’entête, je bute, je me cabre. Essaies, au moins! Je perdrais mon temps. Je suis persuadée que tu as tout ce qu’il faut en toi pour réussir. Je n’ose pas, j’ai peur de me casser la margoulette. Le ridicule n’a jamais tué personne. Ah non, ah non, ah non, rien à faire : je ne réussirai jamais à écrire sous le thème « impossible ». Ah mais si. Mais non. Mais si, tu viens de le faire… Euh… Tu vois, il suffisait de prendre la plume et de foncer : rien n’est impossible à qui se donne la peine d’essayer!
Chantal Reichel Mais non, mais si, Chronique, Communiqu’Art |
Derrière le Masque...
Il y a le masque de la bonne vertu. Celui qui se rend à l’église et qui prêche la bonne parole, mais n’a aucun respect pour ses voisins, ses collègues, sa famille. Il y a le masque de l’apparence. Celui qui veut avoir l’air d’être autre que ce qu’il est. Il y a le masque de l’anonymat. Celui qui désire passer inaperçu afin d’agir sournoisement. Il y a le masque de la flatterie. Celui qui fait croire à la gentillesse pour mieux poignarder dans le dos. Mais heureusement pour nous tous, il y a tous ceux qui ne portent jamais de masque. Oh! Peut-être celui de la timidité, quelque fois, un masque inoffensif pour autrui, qui ne cache pas la personne qui le porte, mais qui cache à cette personne les gens qui l’entourent. Le défi de l’artiste est de voir l’homme, la femme, le sujet qui se cache derrière le masque. De voir les véritables sentiments, les émotions pures, la nature profonde de la personne afin de mieux la représenter sur la toile. Se contenter de peindre ou de sculpter ce que l’on voit en surface ne pourra donner qu’une oeuvre superficielle. Mais savoir glisser son pinceau derrière le masque, passer sa spatule au-delà des apparences, c’est là le talent indéniable du créateur qui possède un véritable don d’observation. Un grand artiste est un mousquetaire qui, de ses grands gestes habiles, fait tomber les masques mettant à nu les âmes et les coeurs afin de nous les faire découvrir, dans toute leur splendeur... comme dans leur noirceur. À tout prendre, la vérité, la nature profonde, avec ses qualités et ses défauts vaudra toujours infiniment plus que tous les masques du monde. Comme le disait admirablement Maxime Gorki dans sa pièce « Les bas fonds » : « Celui qui est son propre maître, qui est indépendant, qui ne dévore pas le bien d’autrui, quel besoin a-t-il du mensonge? Le mensonge, c’est la foi des maîtres et des esclaves. La vérité, c’est le Dieu des hommes libres! » Artistes! Peignez la liberté!
Chantal Reichel Derrière le masque, Chronique, Communiqu’Art novembre 2007 |
Verbosité- Mais voyons, voyons donc, vous n’allez vraiment pas oser…
- Oser? Véritablement, voyez-vous, car je veux voir, savoir et prévoir! - Ventrebleu! Voyeur! - Voyeur, vaguement, mais prévoyant et avisé. Que voulez-vous, c’est la vie! - Et vous pensez vous en tirer vertement? - Évidemment. Et vivement! - Victor, voilà vraiment et visiblement une crise de vedette, de la vantardise ou les vaporeuses élucubrations de votre vanité! - Vivianne, voilà des velléités vides et vaines! Je suis valeureux, vertueux, volontaire et vaillant! - Mais ce va-en-vient, ce vagabondage, cette vadrouille à l’aveuglette dans les vastes villes et villages, c’est bien de valeur, mais c’est du vent! - C’est vachement valable, cette valse, ventre-saint-gris! - Je vous vois venir avec vos visions et vénérables vacances que vous défendez avec verve, mais c’est… - … c’est une valse qui me fera vibrer vivement et à toute vitesse avec veine dans les variétés les plus en vogues! Cessez ce vacarme, cette vacuité de la compréhension. Ce n’est point irrévérencieux, cela n’a rien d’un vaudeville. Je vous le dis sans vergogne et avec véhémence, je veillerai à réussir avant de devenir un vieillard sans vigueur! - Je vois que vous convaincre est vain. Je suis vaincue. Au revoir! (elle sort) - Hi! Hi! Hi! Voilà une ruse de vilain voyou, vertu-bleu! Je lui ai dis que je vaquerais à visiter et à voir toutes les œuvres de centaines d’artistes vivant dans les villes et villages du Québec durant nos vacances! C’est véracité! Mais j’ai vaguement l’impression qu’elle ignore que je les visiterai en voguant sur les adresses Internet d’artistes du Communiqu’Art! Hi! Hi! Hi! Vive l’enchevêtrement de verbiage vague et vain qui vampirise la vérité, vertu-chou! Chantal Reichel Verbosité, Chronique, Communiqu’Art |